Tout au long de l’année écoulée, l’actualité a montré que les événements météorologiques extrêmes n’avaient plus rien d’exceptionnel et qu’ils pouvaient frapper très durement nos régions. Le changement climatique est là. Les promesses ne suffisent plus.
Partager
2025 sera une année déterminante. Lorsque l’argent public est rare, nous devons plus que jamais nous assurer de l’efficacité carbone de chaque euro investi, évaluer nos actions, et mesurer les résultats. Les porteurs de projets ne doivent pas considérer cela comme une contrainte. Au contraire, cela peut devenir un vrai avantage concurrentiel pour une entreprise. Ainsi, la méthodologie ACT (Accelerate Climate Transition), que l’ADEME utilise pour accompagner les entreprises dans leur décarbonation, vient d’être consolidée par un partenariat renouvelé avec la Banque de France. Nous proposons désormais cet outil aux entreprises, pour qu’elles puissent construire, puis évaluer leurs plans de transition écologique et prouver leur solidité auprès de leurs clients, leurs prospects, leurs actionnaires et leurs financeurs. Les plus engagées disposeront, de cette façon, d’un argument solide pour se démarquer.
2025 sera faite d’opportunités pour tous ceux qui s’emparent de la transition écologique.
L’action écologique devient un avantage concurrentiel. De plus en plus de marchés, publics comme privés, intègrent des critères environnementaux. Ils seront d’ailleurs obligatoires en 2026 dans tout achat public, et se généralisent massivement dans tous les grands groupes privés qui, de ce fait, traduisent leurs objectifs environnementaux en exigences vis-à-vis de leurs sous-traitants et fournisseurs. De nombreux établissements bancaires rendent aussi des comptes sur la part de financements qu’ils octroient à des entreprises ou des projets vertueux. Construire un véritable plan de décarbonation crédible pour mener sa transition écologique aide aussi à recruter et fidéliser les salariés principalement parmi les jeunes générations. Par ailleurs, anticiper la crise climatique, c’est mieux s’armer face à ses conséquences : hausse du prix de l’énergie, raréfaction des ressources, risques d’inondations, etc. Nombre d’entreprises l’ont compris et mettent la transition écologique au cœur de leurs stratégies. Il en est de même du côté des collectivités, comme en témoigne le succès du réseau « Élus pour agir », lancé en 2023 : plus de 3 200 élus ont déjà rejoint le mouvement, bénéficiant d’un accompagnement sur mesure de l’ADEME pour partager des clefs pour décrypter la transition écologique.
En 2025, nous poursuivrons le travail de prospective entamé en 2022 avec « Transition(s) 2050 ». En trois ans, beaucoup de choses ont évolué. Un secteur s’est ainsi imposé dans le bilan carbone national : le numérique. Je vous invite à lire les articles de ce magazine pour vous en rendre compte.
Le numérique peut être un atout extraordinaire… ou un désastre. D’un côté, il peut accélérer la transition écologique, en optimisant, par exemple, la gestion de systèmes énergétiques ou de transports. De l’autre, sans gouvernance internationale pour guider son développement, il y a un risque de dérapage incontrôlé des émissions de CO2. C’est pourquoi l’ADEME lance aujourd’hui une campagne pour un usage plus sobre, que ce soit à la maison, au bureau ou à l’échelle d’une organisation. Nos scientifiques ont aussi épaulé l’Arcep et l’Arcom dans l’élaboration d’une méthode d’écoconception des services numériques. Il ne s’agit pas d’interdire les réseaux sociaux ou l’IA générative, mais de prioriser les outils qui changent la donne. De ce point de vue, les acteurs français et européens ont tout à gagner, en saisissant aussi l’opportunité de se différencier par un usage plus raisonnable des ressources. Notre pays est le premier à avoir légiféré pour un numérique plus responsable, et à avoir créé des outils pour évaluer de façon fiable l’impact environnemental d’un équipement ou d’une application. À terme, si nos entreprises s’appuient dessus pour réduire leur impact, ce sera différenciateur. Les GAFAM, parce qu’elles s’y refusent aujourd’hui et manquent de transparence en la matière, auront pris du retard.
En plus des vœux traditionnels de santé et de bonheur, je vous souhaite donc du succès dans vos démarches de transition écologique. Nous continuerons à nous mobiliser à vos côtés, pour vous aider à faire la différence et, surtout, pour construire ensemble un futur plus désirable. Quelles que soient les difficultés et les épreuves à venir, nous ne baissons pas les bras et nous sommes plus que jamais mobilisés à vos côtés. Bonne année 2025 !